Il était une fois une Vénus callipyge hypnotisée par son écran télé, une Madone allaitante corsetée de plastique telle une amazone, Bacchus trônant sur un lit de pommes putrides et un Elvis qui se déhanche dans la cuisine. Ces personnages hauts en couleurs, et bien d’autres encore, peuplent les images d’Andrey Kezzyn dans une revue gaie et lyrique : surréaliste. Une invitation au sourire.

A l’aube de l’hiver, Royal Palace sonne comme une invitation à se blottir au coin du feu pour écouter cette histoire baroque n’roll dans laquelle cynisme et humour se conjuguent à l’impératif. S’inspirant de la culture populaire, de l’art mais aussi de l’histoire, Andrey Kezzyn en reprend les codes et en joue dans une partition toujours sur le fil. Chaque image est un tableau.
Les personnages sont maquillés, une joyeuse clique d’habiles acrobates. Du bordel dans le barnum. Du dada chez Zavatta. Il y a quelque chose d’une itinérance, d’une mélancolie d’un monde velouté à partager comme une abeille qui butinerait du velours : d’oniriques saltimbanques.

Dans les contes de Kezzyn, il y a toujours quelque chose qui dérape, une incongruité qui dépasse, une irrévérence qui s’échappe pour mieux mettre en exergue la folie et l’absurdité de nos vies modernes. A travers ses photographies, l’artiste dissèque le monde d’aujourd’hui, interroge nos systèmes de croyance et la domination qu’elle engendre avec un humour grinçant. De grandes fresques jubilatoires. Des vanités dopées à la vodka. Un goût de l’âme slave.

Dans ce monde factice et coloré, où la vie n’est qu’illusion, l’artiste nous propose un grand voyage, sensible et décalé, drôle et épicé, comme pour mieux conjurer la mort.
C’est ainsi que les bons contes font les bons amis.

L’exposition est présentée du 5 décembre au 25 janvier du mercredi au samedi de 16h à 19h. (Fermeture du 22 décembre au 7 janvier). Vernissage le jeudi 5 décembre à partir de 18h en présence de l’artiste. Commissariat d’exposition : Bénédicte Bach & Benjamin Kiffel

Plus d’infos: www.galerielapierrelarge.fr