[Publico] Projection | Les trois couleurs d'un empire

[Publico] Projection | Les trois couleurs d'un empire

16h30 | Samedi 23 novembre | Projection | Les trois couleurs d'un empire

Le 5 juillet 1830, le Royaume de France avec à sa tête Charles X pose le pied sur le sol de la Régence d'Alger, État d'Afrique du Nord dépendant de l'Empire Ottoman. Prétextant un « outrage diplomatique » à travers le fameux « coup d'éventail », l'armée française dépose le Dey (« sultan », « gouverneur ») d'Alger Hussein, saisit son trésor et débute son entreprise de conquête qui dure jusqu'en 1902. Les généraux Thomas Robert Bugeaud, Bertrand Clauzel, Charles-Marie Denys de Damrémont et Sylvain Charles Valée font alors face à la « résistance » de l'Émir Abd-el-Kader, d'Ahmed Bey, de Lalla Fatma Nsoumer et de Cheikh Mohammed El-Hadj El Mokrani dont ils finissent par venir à bout. Dès 1844, les militaires créent une structure qu'ils nomment « Bureaux Arabes » afin d'administrer ce territoire appelé « Algérie » à partir de 1839. Dans le même temps, la France cherche à consolider sa présence dans d'autres parties de son Empire, qu'il s'agisse de l'Afrique Occidentale Française (AOF), l'Afrique Équatoriale Française (AEF), l'Indochine et les Antilles. Elle développe pour cela un discours centré autour du « droit des races supérieures vis-à-vis des races inférieures » et de leur « devoir de civilisation » affirmé par Jules Ferry en 1885. Elle met également en œuvre pour cela un arsenal composé de lois définissant le « régime de l'indigénat » qui permet notamment d'appliquer le séquestre (c'est-à-dire la confiscation de terres), l'internement administratif, les amendes collectives, le travail forcé et la conscription dans les unités de « tirailleurs ». Que penser aujourd'hui de la « doctrine française » en matière de colonisation et d'expansion militaire ? Comment réagir face à ce qui est appelé aujourd'hui « coopération » entre l'administration française et certains États indépendants ? Comment enfin analyser la propagande et l'imagerie qui tend à « indigéniser » voire à « folkloriser » les immigrés issus du désormais ancien empire colonial français ?

Le film « Les trois couleurs d'un empire » réalisé en 2001 par Jean-Claude Guidicelli nous aide à répondre à toutes ces questions. Il met en avant les mélanges façonnés par les idéologies coloniales, nationalistes et républicaines. Il nous montre également le lyrisme des gouvernements successifs par rapport à des événements comme l'Exposition coloniale internationale de Paris en 1931, les « salons de la France d'Outre-Mer » et bien évidemment l'envoi de troupes pour « maintenir l'ordre » et « pacifier » dans les territoires coloniaux comme l'Indochine, l'Algérie et le Cameroun.

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film, colonial, empire, anarchie, libération, anticolonialisme