On les voit revenir au printemps. Les hirondelles effectuent une incroyable migration depuis l'Afrique du sud jusque dans la grange de la ferme voisine. Les humains ont pourtant soif de stabilité, de vie sociale, et cependant c'est en cheminant qu'ils ont découvert le monde.            

Certains grands voyageurs répètent inlassablement les mêmes déplacements d'une région à une autre comme si l'alternance de chaque expédition renvoyait encore à son retour, comme un pèlerinage absurde et fantastique. D'autres promènent une errance répétée qui jamais ne se lasse, reprenant toujours la route vers de nouvelles contrées sans paraître fatigués de ne rester nulle part. Mais quel que soit l'excursion engagée, quel que soit la traversée confuse, quel que soit l'itinéraire emprunté, quel que soit l'obscurité franchie, une même hantise du voyage les inspire, comme un impératif intime qui embraserait leur corps. Ils devaient partir, ils doivent arriver.

Ces évasions obligées les emmènent de l'autre côté des frontières, passant les barbelés et les clôtures, mais qu'ils soient des humains, des éléphants, des otaries ou des rennes c'est ainsi que fut traversé le monde, c'est ainsi que les amours nouvelles ont fabriqué des peuples. Quel cheminement les emporte, ces promeneurs intrépides ? Nous avons 1h30 pour en explorer les conséquences invraisemblables