Exposition "L'objet, revu et corrigé"

Prolongement de la résidence d'artiste de Julie Maquet à Récobrada. L’objet, comme matériau et sujet artistique. Exposition collective organisée par PAHLM à la Maison Garonne à Cazères.

Exposition « L’objet, revu et corrigé »

L’objet, comme matériau et sujet artistique

Julie Maquet, artiste en résidence + Berdaguer & Pejus, Sabine Anne Deshais, Daniel Dezeuze, Laura Gourmel, Ramon Guillén-Balmes, Juliette Même, N55, Franck Scurti, Bertrand Ségonzac, Marie Sirgue, Valérie Snobeck + objets du Musée Calbet.

Partenariat PAHLM Pratiques Artistiques Hors Les Murs/les Abattoirs Musée-FRAC Occitanie Toulouse/ Maison Garonne/Musée Calbet.

Prolongement de la Résidence d’artiste de Julie Maquet du 6 février au 7 mars à la ressourcerie Recobrada à Cazères.

Exposition du 4 juillet au 29 août 2020

2 rue du Quai Notre Dame, 31220 Cazères

Exposition « L’objet, revu et corrigé »

Résidence d’artiste à la ressourcerie Recobrada à Cazères.

Artiste sélectionnée : Julie Maquet

Textes et biographie sur le site de l’artiste :

La ressourcerie Récobrada, aussi entreprise d’insertion (13 salariés sous contrat), 5 salariés permanents, est un lieu de tri, de revente, de valorisation, de transformation, de réemploi.

Résidence d’artiste du 6 février au 7 mars 2020 prolongée en Mars par une exposition thématique sur l’objet, artefact, à la fois produit de l’industrie et de l’art, comme matériau et sujet artistique.

Restitution de la résidence, artistes invités et œuvres de la collection des Abattoirs Musée-FRAC Occitanie, Toulouse, à la fois sur le lieu de la résidence et à la Maison Garonne.

L’objet, revu et corrigé

L’objet, contient sa genèse et son avenir. Il porte en lui son origine, ses dérives futures et sa fin programmée.

La pensée sans cesse actualisée de sa forme, le dessein qu’on lui assigne, le design, augmente sa temporalité, sa contingence, et la vitesse accrue des changements signe ainsi son obsolescence.

Le travail des communicants nous persuadent chaque jour que demain un objet encore meilleur nous rendra la vie encore plus douce. Ce qu’on peut ignorer alors de lui, mais pourtant certain, c’est le moment de son abolition par un autre objet qui aura incorporé ou dépassé sa fonction.

L’évolution des mœurs et des cultures occidentales et qui tend à se mondialiser, créé une dépression dans laquelle s’engouffre le désir de se remplir et de remplir son espace d’artefacts.

Quel vide sommes-nous sommés de combler ?

Lors de cette résidence et pour cette exposition, nous verrons comment l’art peut s’emparer de l’objet, le transformer, l’augmenter, le re-présenter, réutiliser nos rebuts. Comment l’artiste lui aussi créé des artéfacts dont la généalogie et le sens ne s’offrent que dans l’intimité de son œuvre.

Cette exposition nous invite aussi à changer notre regard sur les objets, notre rapport à la consommation et à concevoir une économie du quotidien soutenable en s’inspirant peut être de la manière dont les artistes transforment le monde par appropriation, transformation, voire perversion.

L’abstraction de l’objet, dans sa forme la plus simple le rendait économe. Il ne cesse d’être augmenté de concrétisations comme le formule Gilbert Simondon, de s’additionner de détails qui le complexifie au risque d’y perdre de sa perfection, de son efficacité.

On reconnait une époque, une décennie et bientôt une année voire quelques mois, à ses objets, comme nous le faisons avec des chansons qui sont elles-mêmes des objets sonores.

Cette nostalgie, cette affection pour les objets du passé croise maintenant la nécessité écologique de limiter notre consommation. Nous devons réapprendre des gestes oubliés, revenir à un abstrait de l’objet, plus économe en énergie, plus vertueux. Nous pouvons le réutiliser et le poétiser.

« Le quotidien s’invente avec mille manières de braconner », nous dit Michel de Certeau, et les modes de détournements et d’adaptation par les pratiques vernaculaires des usagers nous montrent l’inventivité de chacun afin d’adapter l’objet en série à des usages spécifiques.

Les objets sont générationnels. Ils sont bavards. Ils s’adressent à nos affects. Ils nous rendent, une fois démodés, le temps nostalgique de leur utilisation passée, le discours même du temps. Ils deviennent la preuve que nous avons bien été là, en leur présence. De contingents, ils deviennent preuve ontologique de notre existence mais en même temps leur obsolescence nous renvoie dramatiquement à la nôtre.

Carl Hurtin

« L’objet, revu et corrigé »

Gilbert Simondon, Du mode d’existence des objets techniques

Michel de Certeau, L’invention du quotidien, 1. Arts de faire

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