CE QUE J'AI VU À TIPASA (OU PAS)

Pendant l'été de mes 20 ans chaotiques, j'ai fait un voyage en méditerranée, au bout de la vie

Pendant l'été de mes 20 ans chaotiques, j'ai fait un voyage en méditerranée, au bout de la vie. À cette époque, seules deux sensations existaient encore pour moi : la brûlure du soleil sur ma peau et la morsure glacée de la mer sur mon corps. La colère que je portais en moi a disparu un soir d'orage, comme si celui­-ci m'avait purgé du mal. J'étais face à la mer. Le lendemain, je découvrais « Noces à Tipasa », d'Albert Camus : il y décrit une marche dans des ruines romaines proches de la mer, sous la brûlure du soleil algérien. Au début de l'été de mes 35 ans, j'étais toujours en vie. Je suis allé à Tipasa, en Algérie. Je voulais y retrouver les sensations décrites par Camus, dans la profusion du printemps. Je voulais refaire pas à pas le chemin qu'avait emprunté Camus avant moi. Mais rien ne s'est passé comme prévu : le soleil brillait par son absence et il pleuvait presque tous les jours... Ce voyage est donc un échec. Le spectacle est le récit (réel ? Documentaire ? Pathétique. Théâtral?), de cet échec.