Retour

Rencontre autour de "la Monnaie. L’argent comptant de l’a priori " d'Alfred Sohn-Rethel

Discussion avec la traductrice du livre, Françoise Willmann, Vincent Chanson et les éditions la tempête

Entrée libre

Rencontre autour de

Alfred Sohn-Rethel fait partie, avec Walter Benjamin ou Sigfried Kracauer, de ces outsiders de l’École de Francfort. La thèse qu’il défendra toute sa vie repose sur une intuition de jeunesse : les catégories de l’entendement – celles qui sont l'a priori de nos différentes perceptions du monde dans la philosophie kantienne – ne sont pas de tout temps et de toute éternité, mais sont construites historiquement.

L’originalité de Sohn-Rethel, c’est de mettre en avant la fonction de l’argent comme liant commun entre les individus pourtant séparés les uns des autres. Cette recherche avance que c’est lors de la première frappe de la monnaie, en Ionie et en Lydie dans la Grèce antique, que les catégories abstraites ont pu naître, engageant ainsi une pensée qui se sépare progressivement de tout rapport avec le monde concret. Cette histoire, c’est celle d’un véritable renversement de perspective, où la matérialité du monde se soumet à la pensée abstraite et où le travail intellectuel finit par dominer le travail manuel – renversement qui trouvera son point d’aboutissement dans le capitalisme et les conceptions modernes de la science.

« Que vaut notre matérialisme historique s’il nous faut rester idéalistes en ce qui concerne la théorie de la science et de la logique ? »

À l’occasion de la sortie du livre "La Monnaie" aux Éditions La Tempête, nous discuterons en présence de sa traductrice Francoise Willmann et de Vincent Chanson des thèses de Sohn-Rethel, et de son actualité, le samedi 24 mars à la librairie Michèle Firk de Montreuil.

Comme d'habitude à Michèle Firk, la discussion sera suivie d'un verre et d'une salade pour prolonger les débats.

https://editionslatempete.com/la-monnaie/


"Ma pensée s’est nourrie de contacts avec Ernst Bloch, Walter Benjamin, Theodor W. Adorno, Siegfried Kracauer, et d’influences reçues des travaux de Georg Lukács, Max Horkheimer et Herbert Marcuse. Cette évolution commença vers la fin de la Première Guerre mondiale et dans les années suivantes, à l’époque où la révolution prolétarienne allemande se préparait, puis sans nécessité échoua pour des raisons politiques. Si étrange que cela puisse paraître aujourd’hui, je n’hésite pas à dire que la pensée marxiste moderne en Allemagne, dont témoigne par exemple l’École de Francfort, est née des élans de cette époque et donc, d’une certaine manière, de la superstructure théorique et idéologique de la révolution avortée. On y entend résonner l’écho de la canonnade du Marstall [les nouvelles écuries royales, Q. G. des « marins rouges » pendant l’insurrection] de Noël 1918 et la fusillade des combats de Spartakus à Berlin. Pour ce qui me concerne, en tout cas, je sais bien que vibre dans ces pages, cinquante ans après, ce profond bouleversement intérieur qui nous faisait alors courir dans les rues, nous retenait jour et nuit aux carrefours et dans les salles de réunion."(A. Sohn-Rethel, Geistige und körperliche Arbeit. Zur Theorie der gesellschaftlichen Synthesis, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 1970, p. 8., cité par Pierre Rusch)

Autour de Sohn-Rethel:

Café librairie Michèle Firk

9 rue françois debergue 93100 Montreuil

  • Mars 2018

    • Samedi 24 19:30 - 22:30